Film
Spider Lilies
Titre alternatif/Traduction : Tatouages Genre : Drame, Romance, Psychologie, Homosexualité. Pays : Taïwan Réalisateur(s) : Zero Chou (Gloomy Salad Days) Scénariste(s) : Singing Chen Durée : 1h34 Année de sortie : 30 mars 2007 Licencié en France : Non, mais disponible en VOSTFR Prix : "Teddy Awards" à la Berlinale de 2007 => prix récompensant le meilleur film LGBT "Meilleur musique originale" au Taipei Golden Horse Film Festival and Awards de 2007 pour "Xia Mo Li" (la chanson thème, chantée par Rainie Yang)
Avec Rainie Yang (vue dans Devil beside you, Why why Love, Drunken to Love You, etc.)
Déconseillé aux moins de 10 ans. Synopsis
Jade est une jeune fille joyeuse et dynamique, pimpante et pleine de charme … Mais Jade est aussi une de ces filles qui font des shows sexy sur Internet contre de l’argent. Jade est vive et pleine d’assurance, mais c’est aussi une enfant abandonnée qui a survécu au pire grâce au souvenir de son premier amour.
ActeursTakeko est une jeune femme froide et calme, mesurée et discrète … Mais Takeko est aussi une tatoueuse hors-pair, capable deviner l’âme des gens à travers leurs tatouages. Takeko est sûre d’elle et responsable, mais c’est aussi une rescapée d’un tremblement de terre qui s’occupe seule d’un jeune frère amnésique et dérangé. Quand Jade veut se faire tatouer et qu’elle entre dans la boutique de Takeko … Quand les vieux souvenirs remontent à la surface mais qu’on ne peut plus distinguer le vrai du faux … Quand un policier s’infiltre sur le site de chat et s’intéresse à Jade … Jade : Rainie Yang (Drunken to Love You, Devil beside you) Jade enfant : Ivy Chen (Black & White) Takeko : Isabella Leong (A Chinese Tall Story) Le policier : Shen Jian Hung (je crois, c'est pas clair ...) Ching (camarade de classe doux et timide) : Kris Shen (Summer’s Desire) Ma critique (version longue ^^)
J’ai décidé de revoir ce film dans un moment où j’avais (pour une fois) un peu de temps mais une flemme monumentale d’écrire une fiche sur les derniers dramas que j’avais vu … Et voilà où j’en suis ! Mais il faut que je parle de ce film : il est si magnifique, mais en même temps si étrange … C’est la deuxième fois que je le vois, et il m’a encore plongé dans un état second.
Mais d’abord, pourquoi ce film ? Pourquoi avoir regardé celui-ci ? Et bien à vrai dire, je suis une fan complète de Rainie Yang, et j’avais décidé de la voir dans un film plutôt qu’un drama pour voir ce que ça donnait … Au début je voulais voir un de ses films d’horreur, mais il se trouve que mon ordi a bugué, et finalement j’ai choisi « Spider Lilies » en me disant que c’était le moment où jamais de voir un film à tendance homosexuelle. Je n’ai jamais été gêné par l’idée de l’homosexualité mais je n’avais encore jamais vu ou lu une œuvre qui en traite si directement. Parce que oui, vous l’aurez compris, c’est Takeko le premier amour de Jade (heureusement, ce n’est pas du spoil, puisqu’on le sait dès le début). Je ne peux pas tellement en dire plus, puisque le film nous distille les flash-backs de façon mystérieuse et désordonnée, mais on comprend peu à peu le lien qui a uni les jeunes femmes alors qu’elles n’étaient que des enfants, mais sans vraiment comprendre ce quoi s’est réellement passé etre elles avant la toute fin. De façon plus globale, on peut dire que ce film a une véritable ambiance, quelque chose d’assez indéfinissable dans la mise en scène et le montage qui donne à chaque scène un aspect extrêment ordinaire et réaliste mais aussi un côté illusoire et virtuel. « Mais quoi peut-elle bien penser ?! » est la question qui nous brûle sans cesse les lèvres ; on a souvent du mal à comprendre les motivations des personnages, mais en même temps on a le sentiment absolu que leur réaction est logique et qu’eux-même ne doivent pas très bien comprendre tout ce qu’ils font. Il y une très grande douceur dans tout le film, ou plutôt une sorte de mélange de mélancolie et de désarroi omniprésent, qu’on oublie par moments mais qui est pourtant toujours là, implicite, sous-tendant le réalisme frisant le glauque des décors, murmurant au fond des yeux de tous les acteurs. Les acteurs, justement, ils seraient peut-être temps d’y venir, plutôt que de continuer à s’égarer dans des élucubrations obscures et peut-être même fallacieuses (cette dernière proposition étant déjà en elle-même assez alambiquée !). Il n’y en a en fait que 5 véritables : Rainie Yang, notre héroïne ; Isabella Leong dans le rôle de Takeko ; Shen Jian Hung qui joue le fameux policier ; Kris Shen (le petit frère de Takeko) et Ivy Chen qui (bien qu’étaint dans la réalité plus âgée que Rainie) interprète Jade enfant mais dont je ne parelerai pas vraiment (elle ne m’a beaucoup marquée, probablement parce que le présent m’a beaucoup plus intéressé que les flash-backs. Rainie Yang donc, pour commencer. Elle est superbe, très jolie et toute mimi, mais en même temps tellement sexy et directe. En se montrant à la fois forte et fragile, sûre et pleine de doutes, mature et gamine, cetta actrice pluis connue pour ses rôles surjoués dans des comédies romùantiques livre ici une performance incroyable de justesse, tout en délicatesse. Elle m’a tout simplement bouleversée par sa finesse : son sourire est si spontané et irréel, ses moues boudeuses sont à la fois si maniérées et si touchantes, ses gestes si sensuelles et si mécaniques, ses yeux plein d’expressivité … Bref, je l’ai adoré d’un bout à l’autre. Isabella Leong ensuite : elle, je ne la connaissais pas du tout, mais elle m’a tout autant convaincue. J’ai certes trouvé son personnage un peu moins intéressant, mais elle s’en tire avec brio ; elle est vraiment belle, mais dans un genre tout à fait différent de celui de Rainie, elle est quelque chose qui fait penser à uine pierre précieuse, à la fois translucide (ses sentiments se voient sur son visage) et mystérieuse (que veut-elle vraiment ? que pense-t-elle vraiment ?), douce (son faux tatouage est magnifique, et son beau visage ne porte aucune trace de maquillage) et glaciale (elle s’oblige à maîtriser tous ses sentiments, quitte à être cruelle). Une perle, donc ! Shen Jian Hung est lui aussi très touchant : je n’ai pas beaucoup parlé de son personnage dans le résumé, mais il est tout aussi attachant que les deux protagonistes principales et joue d’ailleurs un rôle très important, puisque c’est son attirance pour JKade qui le pousse à l’interroger et qui révèle donc cette dernière comme désespérément amoureuse de Takeko ; c’est aussi lui qui va accidentellement donner de faux espoirs à Jade qui le prend pour Takeko … Bref, l’acteur fait très vrai dans e rôle de policier maladroit et complexé par son bégaiement, doux et méprisé par ses collègues, touché malgré lui par cette fille si désarmante de franchise. Je ne dirai pas grand-chose de Kris Shen : je le connaissais auparavant comme le petit frère de l’héroïne du drama Summer’s Desire, et mon opinion est la même (puisque le, rôle est tout de même semblable), à savoir que son jeu nb’est pas très fin et au milieu de tant de justesse paraît même excessif, mais qu’en même temps il est tout de même censé jouer un personnage un peu simple d’esprit, donc … J’ai déjà parlé de la réalisation, donc finissons par la musique et le rythme. Donc pour ce qui est de la bande-son, elle est assez discrète mais souligne à merveille certains passages ; elle est présente seulement dans des moments précis, et beaucoup de scènes se déroulent ainsi dans le silence, comme pour mettre en avant la solitude des personnages et … leur mélancolie-désarroi que j’ai évoqué précédemment. Comme vous l’avez sans doute déjà deviné, c’est un film qui pourra paraître long à certains, car son athmosphère particulière donne une impression de contemplation et car l’action en elle-même est assez limitée … Mais pourtant, je ne me suis pas ennuyée un instant, j’ai même eu l’impression qu’il se passait beaucoup de choses. Seuls les flash-backs m’ont agacé la première fois (je voulais voir la progression de l’histoire), mais ils n’ont rien de lourds ni d’inutiles à y regarder une seconde fois.
« Spider Lilies » est donc un film très étrange, parlant certes d’homosexualité mais surtout de la mémoire et de ce qui unit réellement les individus, de ce qu’ils savent réellement les uns des autres ; un climat de flottement, un silence parfois pesant, des acteurs terriblement justes, une tristesse constante, bref un film magnifique.
Ma note : 18,5/20 |